3 questions à… Valère Valentini, responsable production chez Voyages Léonard

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Installé en Belgique, l’autocariste programme la France en général, et l’Île-de-France en particulier. Pour satisfaire une clientèle fidèle, il multiplie les escapades hors des sentiers battus.

Paris Région Destination Groupes (P.R.D.G.) : L’histoire de Voyages Léonard est plutôt atypique…

Elle a démarré en Belgique, dans les environs de Liège, en 1946. Joseph Léonard travaillait chez son frère Albert en qualité de chauffeur-mécanicien. Alors qu’il transportait des supporters de football, il a découvert la carcasse d’un camion de l’armée américaine, qu’il a racheté pour en faire son premier autocar ! Avec sa femme Maria, il s’est alors évertué à faire grandir la petite entreprise, portée par l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958 qui nécessita de transporter des milliers de personnes. Depuis, les étapes importantes se sont succédées : premiers voyages à l’étranger en 1962, première agence de voyages en 1968… En 1980, les deux fils Marc et René ont repris les rênes en perpétuant les valeurs de l’entreprise autour du travail bien fait et du service aux clients, tout en apportant un vent de modernité. 2011 a marqué une nouvelle étape avec la vente de Voyages Léonard au groupe luxembourgeois SLG. L’autocariste, qui a fêté ses 75 ans en 2021, est devenu un acteur majeur du transport et du tourisme en Belgique, avec un chiffre d’affaires de 31 millions d’euros, 270 salariés, 5 agences de voyages et un parc de 78 autocars.

P.R.D.G. : Comment programmez-vous l’Île-de-France ?

Voyages Léonard organise des voyages en autocar et en avion, avec un service dédié aux groupes constitués et un service production de quatre personnes que je dirige. Nous publions deux brochures par an pour les individuels regroupés, avec des circuits au départ de la Belgique mais également des Hauts-de-France et de Lorraine. De par sa proximité géographique et linguistique, la France occupe une place importante dans cette production et séduit        30 000 clients par an, notamment l’Île-de-France. L’offre est large, depuis Disneyland Paris programmé une fois par mois et qui connaît toujours un joli succès malgré la forte hausse des prix, jusqu’au circuit de plusieurs jours sur les traces des Impressionnistes, via Montmartre, Auvers-sur-Oise et jusqu'à Giverny, en Normandie. Au-delà des classiques qui constituent un socle indispensable, nous travaillons à des propositions nouvelles pour satisfaire une clientèle fidèle. Notre programme Paris Liberté propose par exemple une offre déshabillée permettant aux voyageurs de greffer des excursions guidées en fonction de leurs envies : une balade dans le quartier du Marais, des visites insolites autour du canal Saint-Martin et du cimetière du Père Lachaise ou, en nouveauté, une découverte des sites sportifs qui accueilleront les Jeux Olympiques, comme Roland Garros ou le Parc des Princes. Cet été, nous reprogrammons également Provins. Autre originalité : un séjour à Paris durant les fêtes de fin d’année, avec logement sur un bateau de CroisiEurope.

P.R.D.G. : Quels sont vos besoins et attentes ?

Nous avons besoin de souplesse, dans le paiement des acomptes en amont et la gestion des réservations, avec les sites et prestataires d’activités comme les hôtels. C’est le cas avec nos partenaires fidèles, les châteaux de Versailles ou Vaux-le-Vicomte que nous programmons régulièrement au rythme de leurs événements, Les Grandes Eaux pour le premier, les soirées aux Chandelles et les illuminations de Noël pour le second. A ce titre, je suis inquiet pour les périodes de la Coupe du monde de Rugby et des Jeux Olympiques, durant lesquelles nous devons faire face à de nombreux refus de la part des hôteliers. Il sera compliqué de loger un groupe à cette époque. Cette souplesse est également indispensable pour programmer des expositions et spectacles. En 2019, l’exposition Toutankhamon avait séduit plusieurs centaines de clients et nous proposons cet hiver la comédie musicale Notre-Dame de Paris, qui suscite un bel engouement. Par ailleurs, nous réalisons nous-mêmes nos programmes et sommes toujours à l’affût de nouvelles idées. En septembre, j’ai été invité par le Comité Régional du Tourisme d’Île-de-France au Forum des Loisirs Culturels Franciliens. Ce fut l’occasion de réfléchir à de nouveaux programmes et de rencontrer des prestataires de visu, ce qui est toujours un atout. C’est ainsi que cet été, nous avons ajouté à notre offre une visite de l’abbaye de Royaumont ou encore « Sur les pas de Claude François », un circuit de 3 jours qui combine le moulin du chanteur à Dannemois avec le domaine de Courances et une découverte de Meaux.