Cinq lieux à découvrir pour les 80 ans de la Libération

Paris outragé mais Paris libéré... 

Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré ! Le discours du Général de Gaulle, prononcé depuis le balcon de l’Hôtel de Ville de la capitale, résonne encore plus fort en cette année des 80 ans du Débarquement et de la libération de la France. Si un passage devant l’édifice public s’impose, c’est dans le Musée de la Libération de Paris – Musée du Général Leclerc – Musée Jean Moulin, installé place Denfert-Rochereau depuis 2019 (là même où passa la deuxième Division Blindée lors de son entrée dans Paris), que les souvenirs sont les plus prégnants. Au fil des salles jalonnées de 300 objets, documents et images de l’époque, vos clients seront plongés au cœur des situations auxquelles Jean Moulin et le général Leclerc ont été confrontés durant la Seconde Guerre Mondiale. En cette année particulière, la visite se combine avec l’exposition « Paris brûle-t-il ? Quand le cinéma réinvente la Libération » (jusqu’au 22 septembre) dédié au film de René Clément qui raconte la Libération de Paris, à coup d’extraits, archives audiovisuelles, photos, reportages sur le tournage mais aussi 70 objets liés à l’événement.

Invalides, un musée de l’armée réinventé

Depuis 1905, l’Hôtel des Invalides (Paris) héberge le Musée de l’Armée couvrant l’histoire militaire, de la préhistoire à nos jours : peintures, sculptures, photographies, armes et armures, uniformes… Son extension et sa transformation sont en cours, avec la création de quatre nouveaux parcours permanents qui ouvriront progressivement d’ici 2030. Ce printemps, un nouveau hall plus spacieux accueille les visiteurs et le premier parcours « L’Hôtel des Invalides, entre histoire et mémoires » raconte l’histoire du lieu avec des espaces immersifs. Passage obligé, le département consacré aux grandes guerres retrace l’histoire de l’armée française de 1871 à 1945, et plus particulièrement celle des deux grands conflits du XXème siècle, avec la présentation d’un millier d’objets : uniformes, maquettes, armements, objets de la vie quotidienne des soldats, peintures et archives. Les Invalides hébergent également le Musée de l’Ordre de la Libération qui retrace l’histoire de la France Libre de 1940 à 1945, de la résistance et de la déportation ainsi que l’Historial Charles de Gaulle, un espace interactif privilégiant l’image et le son.  

Devoir de mémoire en Seine-Saint-Denis

Au nord de Paris, Seine-Saint-Denis Tourisme permet aux groupes de découvrir plusieurs lieux témoignant des heures les plus sombres de la France. À Drancy, le Mémorial de la Shoah propose une exposition sur le quotidien des internés du camp, plaque tournante de la politique de déportation des juifs, à travers des documents d’archives, photos et témoignages vidéo poignants. La visite se poursuit en face du Mémorial, à la Cité de la Muette. Construite dans les années 30, elle fut réquisitionnée par les autorités nazies pour en faire un camp de regroupement. Entre mars 1942 et l’été 1944, des dizaines de milliers de juifs y seront retenus avant d’être déportés, depuis la gare de Bobigny située non loin de là et récemment ouverte au public. Au total, 21 convois (22 500 hommes, femmes et enfants) partirent d’ici, principalement vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Rare site ferroviaire conservé presque dans son état d’origine, ce nouveau mémorial organise des visites autour de témoignages de l’époque, depuis l’entrée jusqu’au lieu de l’embarquement des déportés. Glaçant mais indispensable…

Hommage aux résistants au Mont-Valérien

À Suresnes (Hauts-de-Seine), le Mont-Valérien qui culmine à 161 mètres est devenu un lieu de mémoire après la Seconde Guerre Mondiale. Site de culte à l’époque médiévale, puis forteresse militaire au XIXème siècle, il est tristement entré dans l’histoire de France lorsqu’il est devenu le lieu d’exécution de résistants, otages, communistes ou juifs par l’armée allemande, choisi pour sa discrétion et sa proximité de Paris. De mars 1941 à la Libération, plus d’un millier de personnes y ont été fusillés, dont Missak Manouchian et ses 21 camarades d’infortune, groupe de résistants récemment entré au Panthéon. Le site fut choisi pour honorer la mémoire de tous les combattants morts pour la France pendant la Seconde Guerre Mondiale et c’est le 18 juin 1960, vingt ans après son appel sur les ondes de la BBC, que le Général de Gaulle inaugura ce Mémorial de la France combattante où reposent seize corps de combattants. Une exposition permanente « Résistance et répression » y est proposée et des visites guidées gratuites sont organisées, avec des créneaux réservés aux groupes. 

Musée de la Grande Guerre, pour remonter le temps

Les 80 ans de la Libération sont également l’occasion de remettre en lumière l’autre grand conflit du XXème siècle. Dans un bâtiment moderne de béton, verre et métal, le musée de la Grande Guerre de Meaux (Seine-et-Marne) témoigne du quotidien des soldats sur le front et de la population à l’arrière, à travers 70 000 objets et documents présentés dans une scénographie immersive. Colère, tristesse et fierté, les émotions se bousculent au fil des salles. Jusqu’au 19 août, Jeux Olympiques obligent, on peut également y découvrir l’exposition « Soldats sportifs, pratiques sportives dans l’armée française de 1914 à nos jours ». Les plus passionnés ajouteront un circuit en autocar accompagné par un guide conférencier, à la découverte des champs voisins où se déroula la première bataille de la Marne en septembre 1914. On y découvre notamment la nécropole nationale de Chauconin-Neufmontiers, communément appelée « Grande Tombe de Villeroy » qui regroupe les corps des 133 soldats tués lors de la bataille, dont l’écrivain Charles Péguy.